NaNoWriMo Day #8

J’ai passé une excellente nuit.

Il faut dire que j’étais en charmante compagnie.

La none satanique sait y faire, ça, c’est sûr.

Je pense que le roi des enfers a fait un choix judicieux en la prenant à son service.

Bon, ce n’est pas tout, mais moi, j’ai un vrai travail à faire si je veux espérer gagner un minimum d’argent pour continuer à vivre.

Je n’ai pas un seigneur démoniaque comme employeur.

Je commence par aller manger un morceau.

Le petit déjeuner est le repas le plus important de la journée.

Café, œufs et bacon.

Un vrai diner de prince.

On verra plus tard pour le cholestérol et autres désagréments causés par un régime alimentaire trop riche.

En attendant, il faut bien que je me nourrisse.

Et pour cela, j’ai besoin d’argent.

Donc, de travailler.

C’est un cercle vicieux sans fin.

Je suis sûr que vous vous demandez quel est le métier que j’exerce.

Disons simplement que je suis un expert en conseil juridique spécialisé dans l’expansion des petites entreprises à activité très particulière.

Tout comme celle de la nonne satanique.

J’ai un rendez-vous téléphonique avec un nouveau client qui a une idée révolutionnaire et qui voudrait qu’on lui propose un business plan agressif pour s’ouvrir à l’international.

« - Oui bonjour, c’est l’homme sans nom à l’appareil. Je vous appelle concernant votre envie de vous mettre à l’import-export. Bon, à mon avis, le mieux c’est de commencer par essayer d’étendre cela aux pays avoisinant le vôtre. Je pense que l’on pourrait commencer par une OPA hostile en Pologne, afin de s’assurer une stratégie de repli en cas de problème.

Par contre il vous faudra des partenaires solides.

L’Italie me parait une très bonne idée, oui.

La Hongrie aussi.

Le Japon ? Aussi, comme ça si vous réussissez, vous pourrez envisager de développer votre marché vers l’est.

Non, par contre, évitez les russes. Je n’ai pas confiance.

Ensuite, si tout fonctionne comme prévu, on pourra envisager une politique plus agressive pour envahir la France, la Belgique et tout le reste de l’Europe.

Non, pas la peine de bombarder le marché britannique avec vos produits. Je pense que ce sera un échec et une perte d’énergie.

Tout à fait.

Je pense que vous allez révolutionner le marché des sanitaires avec vos douches révolutionnaires et que vous avez de grandes chances de conquérir le marché européen avec vos lampes art-déco.

Eventuellement, on pourra envisager une diversification de votre activité.

Les camps de vacances familiaux me semblent une très bonne idée.

Par contre, il faudra engager des GM qualifiés.

Oui, il faudra prévoir un maximum d’activités pour plaire à tous.

Et surtout, il ne faut pas lésiner sur les conditions sanitaires, sinon ça risque de sentir le gaz, si vous voyez ce que je veux dire.

Eh bien, je pense que nous avons fait le tour de votre projet d’expansion.

Ah si, j’ai failli oublier.

La communication et le marketing.

Il ne faut pas avoir peur de faire une campagne publicitaire agressive, limite propagande même.

Et il faudra aussi un logo fort, qui marque les esprits au fer rouge.

Non, je ne sais pas ce que pensez des esquives que nous avons réalisé.

Oui, oui, tout à fait, la croix et l’étoile.

Effectivement, nous pouvons tout à fait envisager de garder les deux idées, la première pour vos employés et la seconde pour vos clients.

Un animal ? C’est-à-dire ?

Vous aviez pensé à un aigle ?

Ecoutez, pourquoi pas. Cela rappelle un peu l’empire romain, les celtes et les gaulois. Il faudra peut-être retravailler le design.

Non, mais je pense que cette fois-ci nous sommes ok.

Je vous envoie le plan de développement dans la semaine et je pense que l’on peut dire, sans trop se tromper, que vous allez faire fureur.

Bonne journée à vous aussi. »

Une fois ma conversation téléphonique terminée, je reprends un café et m’étonnes que la nonne satanique ne m’ait pas encore rejoint.

Sans nul doute aura-t-elle trouvé une âme charitable ayant décidé de la sacrifier, justement, son, âme, en couchant avec elle.

Je bois tranquillement mon café, en finissant de peaufiner le plan d’action de M. H., et me décide afin à la retrouver dans notre chambre d’hôtel.

« Bonjour Penny » dis-je en rentrant dans la pièce.

« Salut mon gars ! » répond une voix masculine.

« Désole, je ne savais pas qu’elle était en galante compagnie. Bon, ça ne vous dérange pas si je reste pendant le rituel ?

-          Euh, c’est-à-dire que j’avais espoir de pouvoir de coucher avec elle seule. Et je ne suis pas fan des parties à trois, ni des maris qui tiennent la chandelle pendant que je donne du plaisir à leur femme. Maintenant, si vous pouviez partir avant qu’elle ne sorte de la salle de bain où elle est en train de se préparer.

-          Oh, je vois. Vous n’avez pas lu avant de signer. Je parlais de participer à votre sacrifice rituel. Mais si cela vous dérange, je comprendrais parfaitement et je vous laisserais tranquille. Cela peut être un moment intime et tout le monde n’apprécie pas de tierce personne pendant qu’on leur tranche la gorge.»

Penny sort à ce moment-là de la salle de bain, une grande coupe dans la main droite et un couteau sacrificiel dans l’autre.

« Je… Quoi ?! Quel sacrifice ? Euh… Auteur !!! »

Désolé, j’avais tourné la tête, je ne suis pas fan des effusions de sentiments, de larmes et de sang.

Qu’est ce qui se pas… Putain ! Mais qu’est-ce que tu fais là bordel de merde !!!

Car oui mes amis, la personne qui se trouve dans le lit de Penny Burger n’est rien d’autre que Victor LADOU.

« Ben, j’ai lu le début de l’histoire que tu as publiée hier, et quand j’ai vu la description que tu faisais de la fille au bar, Penny truc chouette, je me suis dit qu’il fallait que je couche avec elle. Surtout qu’elle avait l’air hyper docile comme personne.

-          Tu ne l’as pas lu en entier ?

-          Non, je ne lis jamais les trucs ennuyeux comme la mort en entier. J’ai une vie sociale si tu veux.

-          Et tu as signé quelque chose ?

-          Ouais. Un truc qui ressemblait à un long parchemin. Que je n’ai pas lu non plus. Rapport à l’ennui et à la mort. J’avais peur de passer à côté d’une partie de jambe en l’air.

-          Dommage pour toi. Parce que ça m’ennuie de te le dire, mais tu vas mourir. La charmante créature avec qui tu projetais d’avoir un rapport sexuel est une nonne satanique. Le truc que tu as signé est un contrat dans lequel tu t’engages à lui céder ton âme en échange de ses faveurs sexuelles.

-          Merde ! J’aurais dû me méfier, surtout quand elle m’a demandé de signer avec mon sang. Que veux-tu, je suis trop romantique comme garçon… Mais c’est bon, puisque nous ne sommes pas encore passés à l’acte.

-          Et c’est là où je rentre en scène. Mon nom ne vous dirait rien, donc je ne vous le donnerais pas. En fait, comme en droit divin l’intention vaut acte, c’est tout comme. Cela nous permet d’économiser en temps et en préservatifs.

-          Et en plus que tu as grave dans la mouise. Parce que son patron n’est rien d’autre que le roi des enfers.

-          Satan ? Lucifer ? Le diable ?

-          Non, Crowley. Tu ne regardes jamais la télévision ou quoi ?

-          Euh… Ce n’est pas un trait de caractère dont tu m’as doté, désolé.

-          Ben du coup, ce n’est même pas la peine d’essayer de t’enfuir avec ton toaster magique. Tu es mort et ton âme appartient désormais au seigneur des ténèbres.

-          Tu ne peux rien faire pour m’aider ? S’il te plait… Je te promets de revenir dans l’histoire initiale et de rencontrer l’amour de ma vie, mon âme sœur, ma moit… Attends, confirmes moi un truc. La fille que je devais rencontrer au coin de la rue, c’est bien mon âme sœur ?

-          Euh… Oui, pourquoi ?

-          Parce que cela veut dire que mon âme est liée à la sienne. Et donc qu’elle lui appartient. Et du coup, je ne peux céder quelque chose que je ne possède pas. N’est-ce pas Monsieur l’homme sans nom.

-          Euh… J’en ai peur, oui.

-          Youpi ! Me voilà donc libéré de toute mort prématurée et en plus, je conserve mon âme… Qui ne m’appartient plus d’ailleurs… »

Et ce faisant, il se lève d’un bond et attrape son toaster magique et disparait dans un nuage de fumée.

« Ma chérie, il va falloir revoir les conditions générales de cession et inclure une clause pour éviter que ce genre de cas ne se reproduise.

-          Oui. Je vais prendre contact de suite avec le patron pour qu’il fasse un avenant sur ses contrats. Tu peux m’envoyer quelqu’un stp pour établir la communication. Avec un sang corrompu de préférence, ça limite les interférences lors des appels longue-distance.  Et ça m’évite d’appeler en PCV…»

Et c’est ainsi que finit cette histoire.

Il va falloir que j’en trouve une nouvelle.

Je pensais vraiment que Victor LADOU ne pourrait pas s’incruster dans celle-ci.

Je commence à me demander si je ne vais pas finir en HP.

Bon, je vous laisse.

Je dois encore trouver une idée originale pour demain.

Allez-vous faire voir…