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Ma vie, son blog

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Certaines histoires sont vraies. D'autres pourraient l'être. Et enfin, il faudrait être fou pour croire le reste véridique...


NaNoWriMo 2016 : Day#9

Publié par Victor Ladou sur 9 Novembre 2016, 20:00pm

Catégories : #NaNoWriMo

NaNoWriMo 2016 : Day#9
Jour 9 : L’étrange mystère de la mort de la boulangère
 
Ce matin, comme tous les matins depuis plusieurs années, Victor LADOU s’est levé d’humeur mouffut et est allé acheter une baguette de pain pas trop cuite.
Sauf que ce matin, n’est pas un matin comme les autres, car aujourd’hui, la vie de Victor LADOU va changer.
 
Victor LADOU arrive dans sa boulangerie favorite et, pris d’une soudaine envie irrésistible, il décide de modifier ses habitudes et d’acheter des viennoiseries pour son petit-déjeuner. Il ignore encore à quel point ce simple geste anodin va bouleverser son existence.
 
            Il se gare contre un trottoir et s’approche du cordon de police qui empêche les badauds et les journalistes d’accéder à la boulangerie. Il fouille dans ses poches à la recherche de son badge qu’il montre à l’officier en charge de la sécurité.
 
« Inspecteur LADOU. »
 
            Il passe sous le cordon que l’officier lui soulève afin de faciliter son passage, enlève ses lunettes de soleil et demande à parler à quelqu’un. Un homme avec un œil au beurre noir s’approche et Victor LADOU lui demande un rapide topo de la situation.
 
« Elle est morte. »
 
            Victor LADOU se pince le haut du nez avec ses doigts, laisse échapper un soupir de résignation, regarde le policier avec un air de dépit et lui demande un topo détaillé de la situation.
 
« Nous sommes dans une boulangerie dont la propriétaire a été retrouvée morte à 8h42 par l’un de ses clients habituels, le Colonel Moutarde, ancien soldat dans l’armée qui a atteint le grade de colonel et dont le père possédait pour nom de famille Moutarde. Il est originaire de Dijon, mais il vaut mieux éviter de faire de mauvais jeu de mots sur le sujet, il est assez susceptible sur le sujet.
Les premiers agents sont arrivés à 8h44 sur les lieux de l’homicide. Ils étaient en route pour s’acheter des pains au chocolat et la boulangerie possède les meilleurs pains au chocolat de la ville.
Nous avons sécurisé la zone et le médecin légiste est là-bas en train d’examiner le corps de la victime. »
 
            Victor LADOU s’éloigne du sergent, car oui, c’est un sergent de police, en maugréant dans sa barbe qu’on dit une chocolatine et non un pain au chocolat. Il s’agenouille près du légiste et soulève le drap.
 
« Elle est morte, lui dit le médecin légiste.
- Vous avez tous sucé un clown ce matin ou bien vous avez décidé de me faire mourir de rire. Parce que je vous préviens, je n’ai pas encore pris mon petit-déjeuner. Et que je suis particulièrement mouffut ce matin.
- Ah, c’est con, parce qu’elle faisait les meilleurs petit-déjeuner de la ville.
- Je sais. J’étais en route pour en acheter dans sa boutique quand j’ai reçu l’appel. On a quoi alors l’ami ?
- Sans vouloir faire dans le running gag, elle est morte. Les causes de la mort sont encore incertaines. J’hésites entre une mort naturelle, accidentelle, un suicide ou un homicide.
- Tant que ça ?
- Oui. Mais j’ai déjà éliminé la mort de vieillesse.
- C’est un bon début. Tu as une idée approximative de l’heure de la mort ?
- Je dirais entre 21 mars 1988 et aujourd’hui 8h44. Mais c’est une estimation large. Il va falloir que je fasse des examens plus poussés et faire un test de carbone 14.
- OK. Tiens-moi au courant dès que tu en sauras plus. En attendant, je vais aller interroger le gars qui l’a découverte. Le colonel Moutarde. Il doit déjà être au poste à l’heure actuelle. Espérons qu’il ne me la fasse pas monter au nez, la moutarde. »
 
            Victor LADOU se redresse tant bien que mal. Ses genoux le font toujours un peu souffrir quand il reste un peu trop longtemps dans ce genre de position. Souvenir d’années à jouer au rugby.
           
            Il remonte dans sa voiture, et prends la direction du commissariat, non sans s’être préalablement arrêté pour acheter un café hors de prix avec ce qui est supposé être son nom écrit sur le gobelet.
 
            Il se gare sur sa place de parking et rentre dans le commissariat. Il salue l’officier à l’accueil et récupère les messages qui lui ont été laissés. Il va se servir une tasse de l’infâme breuvage disponible dans les locaux et que l’on ose appeler « café ».
 
            Puis, il rentre en salle d’interrogation où se trouve le Colonel Moutarde. Il commence par faire les présentations, lui propose à boire et s’assoit en face de lui avant d’ouvrir un dossier sur la table.
 
« Je vous écoute. Racontez-moi votre histoire. Et pas de bobards. Sinon, je le saurais. »
 
            Le colonel Moutarde se redresse sur sa chaise, bois un verre d’eau avant de se racler la gorge. Il plante son regard droit dans les yeux de l’inspecteur LADOU et commence son histoire.
 
« Mon histoire ? Ou la vérité ? Parce qu’attention, les deux peuvent être très éloignées. Mais bon, je suis le colonel Georges MOUTARDE, mais vous pouvez m’appeler colonel. Je suis un soldat retraité de l’armée où j’ai obtenu mon grade de colonel à la fin de ma carrière qui fût riche et intense. Vous avez fait la guerre ? »
 
L’inspecteur LADOU hoche la tête.
 
« Vietnam je suppose. J’ai été sur tous les fronts et de tous les combats. Vietnam, comme vous, mais aussi Indochine, Algérie, Soudan, j’en passe et des meilleures. J’ai vu plus de morts dans toute ma vie que vous n’en verrez durant toute votre carrière. J’ai perdu des amis, des frères. J’ai tué et j’ai échappé à la mort.
Mais ce que j’ai vu ce matin, cela n’a rien à voir avec la guerre. »
 
            Le colonel Moutarde fait une pause et avale une nouvelle gorgée d’eau. L’inspecteur Victor LADOU ne dit rien. Il laisse le témoin prendre son temps pour raconter son histoire.
 
« Je connaissais bien la boulangère. Je trouve ce crime horrible et ignoble. Et pourtant, j’ai vu des copains sauter sur des mines anti personnelles, se faire estropier, amputer d’un ou plusieurs membres, finir cul de jatte, manchot, cloué sur un lit ou un fauteuil roulant.
Mais c’est la guerre.
Alors que là, ce n’est pas pareil. »
 
            Le colonel Moutarde paraît troublé. Il fait une nouvelle pause. L’inspecteur LADOU lui tend un paquet de cigarette. Il en accepte une et tous les deux fument en silence. Tous les deux repensent à ce qu’ils ont vu à la guerre.
 
« Donc disiez-vous, vous connaissiez bien la boulangère… »
 
            L’inspecteur LADOU relance la conversation en essayant d’amener le colonel Moutarde vers les faits qui l’intéresse. Cela peut mettre un peu de temps, mais Victor LADOU sait se montrer patient et attentif.
 
            Comme arraché à ses propres fantômes, le colonel Moutarde sort de sa torpeur et se redresse en avalant une nouvelle gorgée d’eau et en tirant une nouvelle bouffée de sa cigarette.
 
« Oui. Je la connaissais bien. Tous les matins je lui achetais un petit pain au chocolat. Et tous les matins, elle me disait que cela s’appelait une chocolatine. Et elle ne me regardait pas. Et dieu sait qu’elle était belle. »
 
            L’inspecteur LADOU acquiesce d’un mouvement silencieux de la tête. Oui elle était belle. Et oui, elle ne le regardait pas car elle n’avait d’yeux que pour lui, l’inspecteur Victor LAODU.
 
« Et c’est pour cela que vous l’avez tuée, n’est-ce pas ? Parce qu’elle ne vous regardait pas ? Alors que vous, vous ne voyiez qu’elle, n’est-ce pas. C’est vrai qu’elle avait une très belle paire de miches. Et ce matin, vous lui avez avoué votre amour et alors quoi ? Elle vous a ri au nez, n’est-ce pas ?
A moins que cela ne soit parce que vous lui demandiez un pain au chocolat et qu’elle appelait cela une chocolatine ?
Je vous écoute, dites-moi pourquoi vous l’avez tuée.
Je suis tout ouï »
 
            A ces mots, le colonel Moutarde sourit. Il regarde l’inspecteur Victor LADOU droit dans les yeux. Son sourire est carnassier. Il est resplendissant. Puis, une ombre passe sur son visage qui ne devient qu’envie et colère.
 
« Vous aviez deviné depuis le début n’est-ce pas ? Et vous ne vous êtes pas laissé abuser. Juste pour savoir, comment avez-vous fait ? Ou me suis-je trahi ? En ai-je trop fait sur les souvenirs de guerre ? Ou bien ai-je laissé un indice sur le corps ? Mon meurtre était parfait, c’est impossible ! Possible que vous ayez deviné tout seul ! Il y a forcément une raison. Dites-moi par pitié. »
 
            L’inspecteur LADOU lève un regard triste et fatigué vers le meurtrier. Il ouvre la bouche pour parler, semble se souvenir de quelque chose, la referme, attrape sa veste, ses cigarettes et sort de la pièce pendant que le colonel Moutarde hurle pour savoir comment l’inspecteur LADOU a trouvé.
 
            Le supérieur en chef de LADOU qui a tout suivi le félicite et lui assure que cette ordure recevra l’injection létale qu’il mérite. Victor LADOU lui sourit tristement et continue en direction de sa voiture.
 
« Juste un truc LADOU. Comment avez-vous su que c’était lui le tueur ? »
 
            L’inspecteur LADOU se retourne, saisit une cigarette dans son paquet et l’allume.
 
« Elémentaire mon cher chef. Vous vous souvenez du meurtre du professeur Lenoir au manoir du Gator ? On l’avait retrouvé assassiné avec un chandelier dans la cuisine ? Eh bien voilà, si vous creusez un peu, vous vous rendrez compte que le colonel Moutarde faisait partie de la liste des suspects mais qu’il avait été innocenté car il était dans la bibliothèque avec Mademoiselle Rose et le professeur Violet. Nous avions arrêté le docteur Olive mais l’avions relâché faute de preuves. Et c’est madame Leblanc qui avait été accusée du meurtre. Sauf qu’elle s’est suicidée peu de temps avant son procès. Et si je vous disais que non seulement elle était innocente mais qu’en plus, elle avait été tué et son meurtre déguisé en suicide ? Cela fait un bon moment que je traque le colonel Moutarde et j’attendais juste qu’il fasse une petite erreur, une simple erreur pour l’arrêter. Et ce fut le cas aujourd’hui. »
 
« Et qu’elle a été son erreur ? »
 
« De m’avoir sous-estimé… »
 
Epilogue :
 
Le colonel Moutarde a été reconnu coupable du meurtre de la boulangère.
Il purge actuellement sa peine dans une prison du comté, attendant le jour de son exécution.
L’inspecteur Victor LADOU a été promu au rang d’inspecteur supérieur.
Le professeur Samuel BECKETT n’est jamais rentré chez lui.
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