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Ma vie, son blog

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Certaines histoires sont vraies. D'autres pourraient l'être. Et enfin, il faudrait être fou pour croire le reste véridique...


La Madeleine de Proust

Publié par Victor Ladou sur 13 Novembre 2020, 17:17pm

Catégories : #Ma vie son oeuvre

La Madeleine de Proust
Je suis sûr que vous vous demandez qui est cette fameuse Madeleine. Pour répondre à cette question, inutile de perdre votre temps en cherchant du côté de chez Swann, ou de chez Dave, ni même d’aller lorgner à l’ombre des jeune filles en fleurs…
 
Bonjour. Je m’appelle Victor LADOU. J’ai 44 ans et je mesure 1m88 pour 77 kilos. Je suis brun aux yeux verts. Et aujourd’hui, je vous parle de ma madeleine de Proust…
 
Bon, même si mon introduction était plutôt bien trouvée, je me dois d’expliquer pour les moins bien lotis intellectuellement d’entre vous ce qu’est une madeleine de Proust , en commençant par dire que cela n’a rien à voir avec une dénommée Madeleine qu’aurait connu Proust.
 
D’ailleurs, l’étude de son carnet d’adresses est formel sur le sujet. Il y a bien une Odette, une Oriane, une Gilberte, une Albertine, qui reste à ce jour toujours disparue, et même deux Kimberly mais aucune Madeleine.
 
Pour résumer, le mec a fait un back trip nostalgique le jour où, sa mère ayant oublié de lui acheter des Bichocos, il a dû tremper des madeleines dans son Benco, le replongeant ainsi dans son enfance, obligeant sa mère à le punir car on ne joue pas avec la nourriture, tout grand auteur que l’on soit…
 
Bon, ce point ayant été éclairci, revenons à l’histoire qui nous intéresse, à savoir la mienne. On est dimanche. Et comme tous les dimanches, je mange chez ma mère. Tradition française dominicale du repas de famille dominical poussée à son paroxysme, ma mère a fait une blanquette de veau.
 
A peine ai-je avalé une bouchée succulente de ce délicieux plat, que sa saveur si particulière et son goût inimitable font ressurgir en moi tout un flot de souvenirs de ma folle jeunesse et de mon adolescence débridée…
 
C’est l’été. Je suis jeune. Je suis beau. J’ai l’avenir devant moi. Mais surtout, j’ai encore tous mes cheveux. L’action se passe dans une fête de village du Tarn. Mes parents m’y ont amené avec mon bro.
 
Et tel un John Travolta flamboyant, un Patrick Swayze éblouissant ou un Patrick Dupont épileptique, des gestes lents je prenais mon temps pour exécuter des mouvements de danse patiemment élaborés à partir de différents clips vus à la télé.
 
Autant dire qu’on ne voyait que moi sur le parquet salon, ce qui s’explique aussi par le fait que j’y étais seul. Et au bout de deux heures d’une chorégraphie ininterrompue, le DJ annonce fièrement que j’ai remporté une bouteille d’alcool. Enfin, de blanquette…
 
S’ensuit alors toute une série de flashbacks, tous liés aux nombreuses bouteilles que j’ai gagnées en dansant et en mettant l’ambiance dans différentes boites du Tarn. De la macarena à Grease ou Dirty Dancing en passant par la chenille et la danse des canards.
 
Et juste au moment où la nostalgie atteint son point critique et que je suis en prise avec moi-même dans un tourbillon destructeur de sentiments et de de réminiscences, un dernier souvenir me plonge dans le spleen le plus total et le désespoir le plus profond.
 
La musique est calme. Douce. En totale contradiction avec les sentiments qui m’agitent. Je me balance sur le rythme lancinant d’un slow avec celle qui allait devenir à la fin de cette danse ma mienne. Ma mienne…
 
Je repousse alors mon assiette, car je n’ai plus faim. Je me prends la tête dans les mains et me demande ce que je suis devenu, ce que j’ai fait de ma vie. Je me sens… Je me sens… Je me sens tellement désemparé que je suis incapable de vous décrire ce que je ressens….
 
Ma mère s’inquiète quant à la qualité de son plat. Est-il trop salé ? Trop poivré ? Est-ce que la blanquette est bouchonnée ? La viande pas assez cuite ? Trop cuite ? est-ce que je veux qu’elle fasse un chili-con-carne à la place ?
 
Je la rassure comme je peux, lui disant que sa blanquette est délicieuse, et que c’est juste que je n’ai plus faim car je me suis gavé d’assortiment de bretzels à l’apéro. La preuve, je vais lui prendre le reste dans une boite hermétique.
 
Je rentre chez moi dans un sale état, en pleine détresse psychologique. Je m’affale dans mon canapé et j’allume la télé dans le vain espoir d’endiguer ce flot de pensées qui me submerge, et de focaliser mon esprit sur autre chose, même temporairement…
 
Et je m’effondre en pleurs devant OSS 117…
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