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Ma vie, son blog

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Certaines histoires sont vraies. D'autres pourraient l'être. Et enfin, il faudrait être fou pour croire le reste véridique...


NaNoWriMo 2016 : Day#21

Publié par Victor Ladou sur 21 Novembre 2016, 16:20pm

Catégories : #NaNoWriMo

NaNoWriMo 2016 : Day#21
Jour 21 : Gator et la baguette de pain pas trop cuite
 
Ce matin, comme tous les matins depuis plusieurs années, Victor LADOU s’est levé d’humeur mouffut et est allé acheter une baguette de pain pas trop cuite.
Sauf que ce matin, n’est pas un matin comme les autres, car aujourd’hui, la vie de Victor LADOU va changer.
 
Victor LADOU arrive dans sa boulangerie favorite et, pris d’une soudaine envie irrésistible, il décide de modifier ses habitudes et d’acheter des viennoiseries pour son petit-déjeuner. Il ignore encore à quel point ce simple geste anodin va bouleverser son existence.
 
Il s’approche du comptoir et sa boulangère lui tend une baguette de pain pas trop cuite qu’il refuse d’un geste de la main.
« - Je vais plutôt prendre des viennoiseries. Donnez-moi un croissant, un pain aux raisins et… une chocolatine aussi. J’ai très faim ce matin. »
 
En entendant le terme de chocolatine, la boulangère suspend son geste, la pince tenant le croissant à demi rentré dans le sac en papier recyclé qu’elle tient à la main. Elle le regarde, un regard rempli de la sagesse des âges et lui demande :
 
« Connaissez-vous l’histoire de Gator et de la baguette de pain pas trop cuite? Non ?
Alors laissez-moi vous raconter son histoire et comment il a pu vaincre l’adversité et acheter une baguette de pain pas trop cuite.
 
Un jeune homme s’appelait Gator. Il vivait dans un petit village du Tarn. C’était un bel éphèbe, vaillant et travailleur. Il chassait, péchait et cultivait son jardin. Et il parlait aux animaux et aux plantes.
 
Tous les matins, il allait acheter des viennoiseries à la boulangerie du village. Tous les matins il commandait un croissant, un pain aux raisins et une chocolatine, exactement comme vous venez de le faire.
 
Et tous les matins, la boulangère lui mettait gentiment sa commande dans un sac en papier recyclé qu’elle lui tendait et qu’il récupérait avant de la payer et de repartir vers sa maison, tout comme vous le faites tous les matins.
 
Mais un jour, la boulangère lui demanda s’il connaissait la baguette de pain pas trop cuite. Gator lui répondit que non et elle lui expliqua qu’il existait un mets exquis, la baguette de pain pas trop cuite.
 
La baguette de pain pas trop cuite était dure à trouver, mais délicieuse à manger. Elle accompagnait à merveilles les œufs au plat ou à la coque, le fromage, les pâtes, la charcuterie, le beurre, bref, tout ce qui était bon à manger, elle en faisait quelque chose de divin pour le palais.
 
Gator, alléché par les propose de la boulangère, lui demanda où il pouvait se procurer cette fameuse baguette de pain pas trio cuite, mais la boulangère lui répondit qu’elle était impossible à trouver sauf pour celui prêt à risquer sa vie et à affronter mille périls, et à braver tous les dangers.
 
Gator, déçu, rentra chez lui mais son esprit était obnubilé par la baguette de pain pas trop cuite. Il en rêvait la nuit, pensait à elle à longueur de journée et tous ce qu’il mangeait lui paraissait fade.
 
Alors, il résolu d’aller demander l’aide de l’ancienne du village, qui se trouvait être aussi la mère de la boulangère, et donc celle qui avait parlé à cette dernière de la baguette de pain pas trop cuite.
 
L’ancienne du village lui demanda pourquoi il voulait tant trouver la baguette de pain pas trop cuite et risquer de trouver la mort à la place. Gator lui répondit que depuis qu’il en avait entendu parler, elle l’obsédait et qu’il ne trouverait de repos, fut-il éternel, qu’une fois qu’il l’aurait trouvée, ou durant sa quête.
 
Dans tous les cas, son esprit serait en paix. Alors la vieille femme lui expliqua que la baguette de pain pas trop cuite se trouvait dans la ville oubliée du département qui n’existe pas et que peu de personnes connaissait la route secrète qui y menait.
 
Elle lui expliqua que pour cela, il devrait se diriger vers l’endroit où le soleil se couche pour se reposer de sa course diurne. Au cours de son voyage, il rencontrera trois étranges créatures qui ressemblent à des hommes mais qui n’en sont pas.
 
Il devra soit les combattre, soit répondre à leurs énigmes. Dans tous les cas, il lui faudra être très prudent et ne pas leur faire confiance à un seul instant. Sinon, sa quête échouera et sa mort sera longue et terrible. Elle lui donne trois fioles qui pourront sans nul doute lui sauver la vie.
 
Gator acquiesce, se lève et s’en va préparer ses affaires. Puis, il place la route sous ses pieds et prends la direction de l’occident en se demandant quelles sont donc ces étranges créatures qui ressemblent à des hommes mais qui n’en sont pas dont lui a parlé l’ancienne du village.
 
Il ne tarde pas à très vite rencontrer la première. Elle est habillée avec un pantalon trop court qui lui arrive au-dessus des genoux, porte un haut blanc et bleu avec l’écusson de son ordre écrit dessus ainsi que leur étrange devise.
 
Elle est assise sur le chemin, à côté d’un tas de caillou ronds et lisses et ressemble à un homme, bien que son accent et sa façon de parler ressemblerait presque à des paroles intelligibles mais prononcées d’une façon peu coutumière à Gator.
 
Il lui propose alors de le défier à un jeu qu’il nomme « la pétanque bonne mère ». Il lui explique les règles et le jeu débute. Il s’agit de lancer les pierres rondes et lisses le plus près possible d’une tout petite et qu’il nomme bizarrement « le cochonnet ».
 
L’étrange créature est douée et remporte aisément la partie. Mais au moment où elle s’apprête à dévorer Gator, ce dernier sort de sa besace la fiole remplie d’un liquide jaune à la forte odeur d’anis et le lance à la créature qui s’en saisit et l’avale goulument avant de s’écrouler ivre morte.
 
Gator lui coupe alors la tête et continue son chemin jusqu’à ce qu’une autre créature lui barre la route. Elle possède un air méprisant et vil, rempli de condescendance et de malhonnêteté. Elle lui propose sournoisement un mets local qu’il refuse.
 
Elle s’énerve et lui dit « Hey connard, tu le manger mon jambon beurre. » tout en s’avançant d’un air menaçant. Gator sort la troisième fiole qui comprend un liquide vert et la jette sur l’étrange créature au fort accent pointu.
 
Cette dernière s’en saisit et sort un petit verre, un morceau de sucre et une cuillère trouée. Elle commence à faire couler le liquide qu’elle nomme « la fée verte » sur le sucre posé dans la cuillère avant de le boire et de tomber ivre morte.
 
Gator lui tranche la tête et reprends sa route vers la ville oubliée du département qui n’existe pas. Il s’arrête le soir et allume un bon feu avant de commencer à manger une ration de son repas.
 
Un être sans forme s’approche et lui demande s’il peut se joindre à lui. Gator accepte et continue son repas tout en scrutant l’étrange étranger. Ce dernier lui propose alors de réponde à des énigmes. S’il réussit, il pourra rentrer dans la ville oubliée. Sinon, son âme lui appartiendra.
 
Ils se contemplent et le bordelais, car Gator est persuadé qu’il s’agit bien là d’un bordelais, lui pose alors la première question :
 
« Dit-on un ou une GameBoy ? »
 
Gator répond sans réfléchir car il connaît la réponse : « Un GameBoy ».
 
Le bordelais hoche la tête avant de poser la deuxième réponse :
 
« Quel est le nom du héros que l’on confond souvent avec la princesse du jeu éponyme ? »
 
Gator connait aussi la réponse et répond : « Link ».
 
Le bordelais ne dit rien mais on sent qu’il commence à s’impatienter car Gator a déjà donnée deux bonnes réponses. Il réfléchit afin de trouver une question à laquelle il ne pourra pas répondre. Ce qui est censé lui tenir lui de visage s’illumine et une espèce de sourire semble s’y dessiner.
 
« Comment s’appelle cette délicieuse viennoiserie au chocolat ? »
 
Gator réfléchit, car il sait qu’il y a un piège. Dans son département, on possède la connaissance juste et le terme exact, mais qu’en est-il chez ce fourbe de bordelais. Il se dit qu’importe les attentes du bordelais, seule vérité compte.
 
« Une chocolatine. »
 
Le bordelais éclate alors de rire avant de répondre « Faux ». Mais Gator avait prévu le coup et lui lança la troisième fiole remplie d’un liquide rouge aux douces couleurs automnales dont le bordelais se saisit avant de l’avaler.
 
Gator lui sépare la tête des épaules et s’endort heureux de pouvoir pénétrer dans la cité oubliée du département qui n’existe pas et de mettre enfin la main sur la baguette de pain pas trop cuite.
 
Le lendemain matin, il se réveille et se rend compte qu’il est revenu dans sa case. Il se lève hébété et se demande s’il n’a pas rêvé toute cette histoire. Il se dirige alors vers la boulangerie afin d’y acheter ses viennoiseries matinales.
 
La boulangère lui demande alors comment s’est passée sa quête et s’il a pu mettre la main sur une baguette de pain pas trop cuite. Gator lui raconte alors son aventure et la boulangère éclate d’un bruyant rire sonore.
 
Elle lui montre alors l’objet tant désiré qu’elle a dans la vitrine de sétal. et lui dit qu’il lui aurait suffi de le lui demander poliment pour qu’elle lui en vende une. Mais qu’il ne pourra jamais en avoir car, non seulement il n’avait jamais remercié l’ancienne pour son aide, mais qu’en plus au lieu de continuer son chemin une fois les gardiens vaincus, il avait fallu qu’il les tue.
 
Il était maintenant maudit et devrait errer à jamais sur les routes jusqu’à la fin des temps. Tel était son châtiment éternel pour tous les crimes qu’il avait commis. Alors, Gator se sentit défaillir et se réveilla à l’endroit où il se trouvait la veille. Mais son corps était froid et immobile et il comprit alors qu’il était mort.
 
Et depuis, il erre sur les routes sans fin, en gémissant et en se plaignant, attendant impatiemment la fin des temps qui le délivrera de sa malédiction. »
 
La boulangère finit là son conte et regarda alors Victor LADOU avec insistance. CE dernier sentit une goutte de sueur froide lui coulait entre les omoplates et en déglutissant, il articula la bouche sèche et pâteuse :
 
« Bonjour. Je souhaiterais acheter des viennoiseries s’il vous plait. Pourriez-vous me servir un croissant, un pain aux raisins et… une chocolatine s’i vous plait. J’ai très faim ce matin. Je vous remercie au revoir. »
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