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Ma vie, son blog

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Certaines histoires sont vraies. D'autres pourraient l'être. Et enfin, il faudrait être fou pour croire le reste véridique...


La torture

Publié par Victor Ladou sur 8 Avril 2016, 19:00pm

Catégories : #Ma vie son oeuvre

La torture
Il paraît que nous ne sommes pas tous égaux devant la douleur. Certaines vont même jusqu’à prétendre que l’accouchement est plus douloureux qu’un coup de pied dans les parties génitales masculines. En ce qui me concerne, je connais plus de mères ayant eu plusieurs enfants que d’hommes sensés ayant demandé qu’on leur latte les couilles.
 
Bonjour. Je m’appelle Victor LADOU. J’ai 33 ans et je me sure 1m88 pour 77 kilos. Je suis brun aux yeux verts. Et aujourd’hui, j’ai fait un cours de CAF.
 
Ou de Cuisses-Abdos-Fessiers pour les non-initiés. Je ne vous ferai pas ici l’affront de vous expliquer que ce cours consiste à faire travailler trois parties bien distinctes du corps, à savoir les cuisses, les abdominaux et les fessiers.
 
Non, je ne le ferai pas.
 
Par contre, et afin de vous faire profiter de chaque moment, je vous ferai celui de vous en détailler précisément le déroulement.
 
Le prof : n’est pas vraiment agréé par l’Education Nationale. Il s’agit là plus d’un titre honorifique que de la reconnaissance d’une réelle compétence à dispenser un quelconque enseignement.
 
Sauf si pédagogie rime avec torture et sadisme.
 
J’aurais dû beaucoup plus me méfier de ce prof, surtout quand, en début de séance, il a essayé d’endormir notre méfiance en déclarant : « Je vais éteindre le chauffage que j’avais allumé avant la séance pour ne pas que vous ayez froid. »
 
Mais quel être normal et sain d’esprit chaufferait à fond une salle avant d’y commencer 45 minutes d’exercices physiques intenses ? Je vous le demande.
 
L’échauffement : avec un stepper. Pour ceux d’entre vous qui ignorent de quoi il s’agit, allez donc faire une recherche sur le moteur de votre choix, cela m’évitera de perdre mon temps en explications et en descriptions.
 
Donc, l’échauffement commence tranquillement avec un stepper et des exercices de step (ce qui reste la chose la plus logique à faire avec un stepper). Rien de bien méchant. On monte d’un côté, on tape des mains comme des enfants de maternelle, on redescend et on recommence de l’autre côté (mouvement de base).
 
Puis, on commence à compliquer un peu les figures. On fait trois fois le mouvement de montée de genou. Puis, on chasse sur le step. Et on complique encore en enchainant le mouvement de base, trois figures, chassé, ATR (appui-tendu-renversé), salto arrière et quelques pas de boogie-woogie alsacien.
 
Les cuisses : maintenant que l’on est bien échauffé, on peut attaquer les exercices. Bon, on se muscle les cuisses avec des mouvements de squat, de chassé par-dessus le step, de fentes, bref, de pleins de trucs qui font mal.
 
Mais ça va.
 
Enfin, ça va jusqu’à l’exercice final : la chaise. Dos au mur, on « s’assied » dans le vide (évidemment qu’il n’y a pas vraiment de chaise, bande de moules) et on tient jusqu’à ce que l’homme que l’on paye pour cela nous délivre de toute cette souffrance.
 
Sauf que cet être sadique rajoute 30 secondes à l’exercice dès que quelqu’un se relève. Et s’amuse à nous humilier en nous disant que c’est juste une petite pause avant la suite, que c’est normal que les cuisses nous brûlent, et nous encourage à résister.
 
Bien décidé à le prendre au pied du mot, je décide, tel un Spartacus moderne, de me redresser de tout ma hauteur et de le toiser, en le défiant de punir mon comportement somme toute normal pour un premier cours de CAF.
 
Sauf que mes jambes n’ont pas voulu m’obéir.
 
Les abdos : RAS. Ou Rien A Signaler si vous préférez. Si ce n’est que devoir garder les jambes tendues après avoir fait travailler les cuisses c’est, comment dirais-je, comme manger épicé quand on a une hémorroïde.
 
Les fessiers : oubliez tout, et je dis bien TOUT, ce que j’ai écrit jusqu’à présent. Faire travailler ses fessiers est la douleur la plus atroce que je puisse connaître. Surtout qu’il faut encore tendre les jambes et les bouger en l’air.
 
J’avais mal. J’avais envie de pleurer. Je voulais que cela cesse. Je voulais appeler ma maman. Et celle de notre tortionnaire aussi, pour lui raconter toutes les misères qu’il nous faisait subir et combien il prenait du plaisir à nous faire souffrir.
 
J’ai même souhaité qu’une femme en train d’accoucher vienne me flanquer un violent coup de pied dans les valseuses.
 
Les étirements : un vrai régal après cette séance de torture. Sauf que je me suis rendu compte que je n’avais aucun équilibre et me suis retrouvé à sautiller un peu partout en tenant ma jambe contre les fesses.
 
Le vestiaire : je commence à me déshabiller pour aller prendre ma douche quand j’aperçois le « prof » en train de se dévêtir. Un rapide coup d’œil vers son anatomie me fait comprendre instantanément d’où vient toute cette haine à notre égard.
 
Et c’est sur des jambes flageolantes que je me suis fièrement dirigé vers les cabines de douche…
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C
Quelques précisions à apporter : <br /> 77kg en début de séance, mais après avoir sué sang et eau plus que 75 en fin de séance ! Pas pour longtemps, car la barre chocolatée vient nous réconforter.<br /> Pas de boogie woogie alsacien : les pas peuvent différer selon qu'ils démarrent du Haut (du) Rein (68) ou du Bas (du) Rein (67)<br /> Le tortionnaire n'assume pas les exercices de bout en bout. Normal, lui n'a pas payé pour souffrir. Lui il est payé pour nous voir souffrir... et en plus on en redemande !
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V
Chercher à avoir des tablettes de chocolat et les utiliser pour se réconforter, ou l'art du paradoxe sportif...

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